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14. SIREN et marchés publics : conditions de participation et vérifications

Dans le paysage administratif français, le SIREN constitue bien plus qu’un simple numéro à neuf chiffres : il symbolise l’identité légale et économique de chaque entité. Attribué par l’INSEE dès l’immatriculation au registre du commerce ou des associations, ce code unique permet de tracer l’existence juridique de l’entreprise, d’en vérifier la solvabilité, et d’authentifier la réalité de ses activités. À l’heure où la digitalisation gagne l’ensemble des procédures publiques, le SIREN offre à la fois une granularité d’information précieuse et un gage de fiabilité pour les pouvoirs adjudicateurs. Cette première section plante le décor en rappelant les fondamentaux du SIREN et son rôle pivot dans les marchés publics, avant de détailler les conditions de participation et les mécanismes de vérification auxquels chaque candidat est confronté.

Rappel général sur le SIREN

Définition et rôle comme identifiant unique

Le SIREN, ou Système d’Identification du Répertoire des ENtreprises, se compose de neuf chiffres attribués par l’INSEE au moment de la création de l’entité. Il constitue le premier pilier du dispositif Sirene, qui recense à ce jour plus de 4 millions d’entreprises et établissements en France métropolitaine et outre-mer. Toute société, association ou organisme quelle que soit sa forme juridique se voit allouer ce code unique, qui lui servira de référence dans l’ensemble des démarches administratives, fiscales et sociales. Grâce à cette identification standardisée, les acheteurs publics peuvent exercer un contrôle rapide et fiable sur l’existence et la légitimité des candidats aux marchés, évitant ainsi les fraudes et les usurpations d’identité.

Importance administrative et légale

Sur le plan juridique, le SIREN est incontournable dans toutes les relations avec l’administration : déclarations de TVA, versements aux caisses de retraite, publication au Bulletin officiel des annonces légales, sans oublier les appels d’offres publics. Sa mention est obligatoire dans les formulaires officiels (Kbis, attestations URSSAF, déclarations fiscales), et son absence ou son incohérence peut entraîner le rejet immédiat d’une candidature. D’un point de vue pratique, il simplifie la collecte et la mise à jour des données socio-économiques, tant pour les services de l’État que pour les collectivités territoriales. Les plateformes de dématérialisation exploitent ainsi directement l’extrait Sirene pour alimenter leurs bases et proposer des interfaces plus transparentes aux acheteurs et aux soumissionnaires.

Place du SIREN dans les marchés publics

Lorsqu’une collectivité ou un établissement public lance une procédure d’achat, la première exigence concerne l’authenticité du candidat. Le SIREN joue ici un rôle de filtre primordial : il garantit que l’entité cochant les cases du formulaire existe bel et bien, qu’elle est immatriculée, et que son objet social lui permet de répondre à l’appel d’offres. Cette sécurité juridique est renforcée par la possibilité de croiser, en un clic, ce numéro avec d’autres registres officiels (registre du commerce, répertoire des métiers, Inpi, etc.). Ainsi, les maîtres d’ouvrage publics peuvent limiter les risques de faux-semblants et s’assurer qu’ils traitent avec une entreprise dont la réputation et la capacité sont réellement avérées.

Au-delà de la simple vérification d’existence, le SIREN facilite le pilotage des procédures. En identifiant précisément chaque intervenant, qu’il s’agisse du titulaire, du sous-traitant ou même du membre d’un groupement, les acheteurs peuvent suivre en temps réel l’évolution de la réponse à l’appel d’offres. Dans un contexte où la traçabilité des transactions est de plus en plus sollicitée par les autorités de contrôle (Cour des comptes, Chambre régionale des comptes), la centralisation des données liées au SIREN permet de produire des rapports fiables et d’anticiper d’éventuels litiges. La numérisation des échanges rend enfin possible le suivi automatisé des candidatures, réduisant le délai de traitement et limitant les rejets pour non-conformité formelle.

Enfin, à l’ère de la dématérialisation, le SIREN s’inscrit au cœur des plateformes de marché comme une clé d’entrée inédite. Chaque acheteur public doit désormais créer un compte muni de son numéro SIREN, et chaque candidat saisir ce même identifiant pour soumettre son offre. Cette uniformisation améliore l’interopérabilité des systèmes d’information et harmonise les processus de contrôle entre directions des marchés publics, services financiers et services de la commande publique. En somme, l’usage systématique du SIREN renforce la sécurité, la transparence et la rapidité des procédures.

Cadre législatif et procédural

Textes de référence encadrant le SIREN

Le Code de la commande publique, consolidé depuis 2019, définit précisément les obligations liées à l’usage du SIREN dans ses articles L. 2142-1 et suivants. Ces articles imposent notamment la présentation, lors du dépôt du dossier de candidature, d’un extrait Sirene ou équivalent, permettant à l’acheteur de s’assurer de l’existence légale et de la situation administrative du candidat. Parallèlement, les directives européennes (2009/81/CE pour la défense, 2014/24/UE pour les marchés publics et 2014/25/UE pour les entités opérant dans les secteurs de l’eau, de l’énergie, des transports et des services postaux) complètent ces dispositions en insistant sur la transparence et la lutte contre la fraude. Les États membres sont tenus de mettre en place des registres centralisés, accessibles en ligne, dans lesquels le SIREN figure comme critère d’identification incontournable.

Plateformes de dématérialisation et outils publics

Depuis l’avènement de la direction interministérielle des systèmes d’information et de communication (DINSIC), plusieurs plateformes officieuses ou agréées se sont succédé pour centraliser la publication des marchés publics. PLACE, Marchés publics simplifiés (MPS), Chorus Pro ou encore le Portail de e-Procurement reprennent systématiquement le SIREN dans leurs interfaces de connexion et de dépôt des offres. À ceci s’ajoutent des solutions tierces basées sur l’API Sirene ou e-Proc, qui permettent aux acheteurs et aux logiciels de gestion de fluidifier l’échange de données. L’interconnexion de ces outils garantit une mise à jour quasi-immédiate des informations (adresses, activités, responsables) extraites du fichier Sirene de l’INSEE.

Responsabilités de l’acheteur et du candidat

L’acheteur public porte un devoir de vérification a priori strict : la méconnaissance ou la négligence dans la vérification du SIREN peut conduire à l’annulation du marché, voire engager sa responsabilité personnelle en cas de préjudice avéré. Les sanctions administratives sont lourdes, et la Cour des comptes peut y voir un manquement à la probité et à l’égalité d’accès à la commande publique. De leur côté, les candidats ont l’obligation de coopération : ils doivent fournir des données exactes et complètes, et signaler toute modification d’ordre légal (changement de siège, de dirigeant, de forme juridique). Le non-respect de ces règles peut entraîner l’exclusion de la procédure, la résiliation du marché, voire des poursuites pénales pour fausse déclaration.

Conditions de participation des entreprises

Critères de capacité économiques et financières

Avant toute attribution, l’acheteur évalue la solidité économique du candidat à travers plusieurs indicateurs : chiffre d’affaires des trois derniers exercices, ratios de solvabilité, niveau de trésorerie et assurances professionnelles (RC Pro, décennale pour le BTP). Ces éléments doivent figurer dans le dossier de candidature, accompagnés de bilans certifiés ou d’attestations d’assurance en cours de validité. Le SIREN sert alors de fil conducteur pour recouper ces informations avec les bases publiques (reporting des comptes déposés, annonces légales). En cas de doute sur la consistance financière, l’acheteur peut réclamer des garanties supplémentaires, telles que caution bancaire ou garantie à première demande.

Critères de capacité techniques et professionnelles

Au-delà du volet financier, l’évaluation porte sur la capacité technique : références de chantiers ou de prestations similaires, effectifs dédiés au marché, qualification des personnels, matériel mis à disposition, et certifications (ISO, NF). L’extrait Sirene atteste de la nature de l’activité et de la date de création, ce qui permet de vérifier la cohérence entre l’expérience revendiquée et l’ancienneté de l’entreprise. Les candidats peuvent aussi fournir des avis de clients publics ou privés pour prouver leur maîtrise technique. Lorsque le marché requiert des compétences très spécialisées, des sous-traitants sont autorisés, chacun devant disposer de son propre SIREN et des mêmes justificatifs de capacité.

Dossier de candidature et rôle du SIREN

Le dossier type DC1/DC2, désormais dématérialisé dans la plupart des plateformes, exige de mentionner le SIREN sur chaque formulaire et chaque document justificatif (Kbis, URSSAF, attestation fiscale). L’extrait Sirene actualisé fournit la preuve d’existence, du siège social, de l’activité et de la forme juridique. En cas de groupement, chaque membre (conjoints solidaires ou concurrence déséquilibrée) doit détenir son propre SIREN, et la convention de groupement précise la répartition des responsabilités. Pour les sous-traitants, l’attestation de sous-traitance contient également le SIREN, garantissant la transparence des relations contractuelles et l’absence de modes opératoires occulte.

Particularités sectorielles et situationnelles

Selon la taille et la nature de l’entité, des régimes simplifiés s’appliquent : les PME et TPE peuvent gagner du temps grâce à des dispositifs allégés (coût de la caution solidaire, dispense de certains bilans). Les associations et organismes sans but lucratif, quant à eux, fournissent un extrait SIRENE spécifique mentionnant la qualité d’association déclarée. Enfin, les entreprises en redressement ou liquidation judiciaire restent éligibles sous conditions strictes (autorisation du juge-commissaire, présentation d’un plan de sauvegarde ou de continuation). Le SIREN permet ici de suivre, en temps réel, la situation judiciaire et de prévenir toute attribution irrégulière à une structure en difficulté.

Mécanismes de vérification par l’acheteur public

Vérification administrative initiale

La première étape consiste à contrôler l’authenticité du Kbis et la correspondance entre le numéro SIREN et les informations figurant sur les documents légaux. L’acheteur s’assure que le siège social, le périmètre d’activité et la raison sociale sont bien alignés avec l’extrait Sirene daté de moins de trois mois. Toute incohérence (adresse ancienne, objet social inadapté, dénomination modifiée sans mise à jour du SIREN) peut justifier une demande de pièces complémentaires ou un rejet pur et simple de la candidature. Ce contrôle sommaire s’appuie désormais sur des outils automatisés intégrés aux plateformes de marché.

Contrôles fiscaux et sociaux

L’acheteur exige des attestations URSSAF et fiscales attestant l’absence de dettes sociales et fiscales impayées à la date limite de remise des offres. Ces documents officiels, obtenus via les sites de l’Urssaf et des impôts, mentionnent clairement le SIREN pour vérifier la correspondance. Parallèlement, la consultation du Journal officiel des entreprises interdites de soumissionner (JOUE) permet de croiser les sanctions et d’écarter les prestataires radiés pour manquements graves. Cette double vérification garantit un respect strict des obligations sociales et fiscales, condition sine qua non pour se maintenir dans la procédure.

Lutte contre la fraude et la corruption

Dans un contexte où la lutte anticorruption s’intensifie, les acheteurs publics scrutent également les listes noires nationales (IBANs sanctionnés, entreprises sous embargo) et internationales (Office of Foreign Assets Control, Union européenne). Le croisement des données Sirene avec les registres de sanctions permet de détecter rapidement les liens direct ou indirect avec des personnes physiques ou morales sous restriction. Les cartels, ententes illicites et pratiques anticoncurrentielles sont traqués grâce à des outils de datamining qui exploitent le SIREN comme point d’ancrage pour remonter les réseaux d’influence et les chaînes capitalistiques.

Outils et bonnes pratiques

L’utilisation de l’API Sirene offre aux acheteurs publics une solution de validation automatique et instantanée des informations. Certains logiciels de gestion de la commande publique intègrent déjà ces API pour vérifier en temps réel la validité du SIREN, alerter sur les changements récents (déménagement, cessation d’activité) et consolider les bases de données internes. Parallèlement, la mise en place d’un dispositif de veille via les flux Sirene et l’Open Data garantit une détection précoce des ruptures de conformité. Ces bonnes pratiques technologiques réduisent considérablement les erreurs manuelles et les délais de traitement.

Risques et conséquences d’un SIREN non conforme ou obsolète

Exclusion pure et simple de la procédure

Le constat d’un SIREN erroné ou manquant entraîne systématiquement l’exclusion du candidat dès la phase de recevabilité. Cette sanction automatique s’applique indépendamment du degré d’erreur : numéro invalide, incohérence avec la raison sociale ou absence totale de l’extrait Sirene. Au-delà de la perte immédiate du marché, l’entreprise se prive aussi de l’accès aux relances ou aux négociations éventuelles. Dans un environnement concurrentiel, une première impression de négligence sur la conformité formelle peut entacher durablement la relation avec les acheteurs publics.

Sanctions financières et pénales

Au-delà de l’exclusion, une fausse déclaration sur un document officiel, dont l’usage frauduleux du SIREN, peut engager la responsabilité pénale du dirigeant. Les articles L. 8224-1 et suivants du Code du travail prévoient des amendes substantielles, voire des peines d’emprisonnement en cas de récidive ou de préjudice aggravé. Sur le plan financier, la résiliation du marché pour manquement contractuel expose l’entreprise à des pénalités de retard, à la perte de la garantie de bonne exécution, voire à l’obligation de dédommager le pouvoir adjudicateur pour tout surcoût induit par une remise en concurrence forcée.

Perte de confiance et impact réputationnel

Enfin, l’impact réputationnel d’une non-conformité SIREN va bien au-delà du simple contentieux contractuel. Les réseaux professionnels, les plateformes de notation et les centrales d’achat partagent de plus en plus de retours d’expérience, et un manquement formel reste gravé dans les bases du secteur. Les acheteurs publics, friands de références fiables, hésiteront à collaborer à nouveau avec un candidat ayant fait preuve d’imprécision administrative. À terme, cette perte de confiance peut se traduire par une diminution sensible du volume de marchés attribués, voire par un étiolement progressif de la notoriété sur un segment donné.

Recommandations et bonnes pratiques pour les entreprises

Mise à jour continue des données Sirene

Pour sécuriser ses chances dans les appels d’offres, l’entreprise doit adopter une politique rigoureuse de mise à jour de son extrait Sirene. Toute modification de siège social, de forme juridique ou de dirigeant doit être portée immédiatement à l’INSEE et signalée aux plateformes de marché. L’automatisation via l’API Sirene et la souscription à des alertes de modification garantissent une réactivité optimale et évitent les rejets pour données obsolètes. Un suivi mensuel, couplé à un audit semestriel des informations légales, s’avère souvent la meilleure assurance contre les déconvenues.

Préparation proactive du dossier de candidature

Anticiper l’appel d’offres implique de constituer un « pack marché » standardisé, intégrant le Kbis, l’extrait Sirene, les attestations URSSAF, fiscales et assurances, tous datés de moins de six mois. L’archivage numérique de ces pièces, avec versioning et traçabilité des mises à jour, facilite leur réutilisation rapide d’un dossier à l’autre. Une check-list interne, régulièrement validée par le service juridique ou un prestataire externe, permet de ne rien oublier et de conserver une cohérence documentaire sans faille. Cette rigueur administrative constitue un avantage concurrentiel non négligeable.

Intégration dans la stratégie de veille et de développement

Au-delà des aspects formels, le SIREN peut devenir un véritable levier stratégique lorsqu’il est exploité dans une démarche de veille sectorielle. Sur la base de critères géographiques ou de secteurs d’activité, l’entreprise peut surveiller les appels d’offres à son secteur, identifier des co-traitants potentiels et benchmarker la concurrence. Les alertes Sirene couplées à des outils de scoring interne permettent de cibler les marchés les plus adaptés à la structure, tout en évaluant la santé financière et la fiabilité des partenaires éventuels. Cette approche proactive multiplie les opportunités et sécurise le développement à moyen terme.

Perspectives et conseils pratiques

Alors que la France se dirige vers une digitalisation complète des marchés publics, le rôle du SIREN ne fera que se renforcer. Les prochaines générations de plateformes de e-procurement devraient intégrer des technologies de blockchain pour certifier l’immutabilité des données légales et permettre un partage sécurisé des informations entre administrations et prestataires. Dans ce contexte, les entreprises qui auront anticipé l’utilisation des API Sirene et adopté une démarche de gestion des données en temps réel seront nettement avantagées. La transition digitale, loin d’être un risque, représente une opportunité de différenciation pour celles qui sauront faire du SIREN un outil de pilotage et de veille performant.

Pour les acteurs publics et privés, la maîtrise du SIREN se transforme peu à peu en critère de maturité numérique et de fiabilité. Les structures qui considèrent encore ce numéro comme une simple formalité administrative passent à côté de son potentiel stratégique : indicateur de solvabilité, pivot de la conformité, gage de transparence dans la chaîne d’achat. À l’avenir, la capacité à exploiter ces données de manière proactive – au travers de tableaux de bord automatisés, d’alertes paramétrées et d’analyses prédictives – fera la différence entre les organisations réactives et celles qui anticiperont leur développement sur le marché public.

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